jeudi 1 août 2013

Les rêves sont pour la bleusaille.

Dreams are not to be trusted

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Petits, on a des rêves plein la tête. Et attention, je ne parle du genre de rêves où tu te retrouves pendant ton sommeil avec Ryan Gosling et David Beckham dans un jacuzzi. Je parle des rêves qui sont tes ultimes objectifs, tes plus grandes motivations dans la vie. Mes rêves à moi ont été nombreux, et ils ont évolué au fur et à mesure que je vieillissais.

En maternelle pour commencer, ma seule ambition était de me marier avec mon père. Puis en CP, c'était de devenir policière pour « zigouiller les méchants ». Une fois en CM1, on ne pouvait pas m'enlever l'idée qu'un jour je serais éleveuse de pokémons, avant d'entrer au collège où j'ai alors attendu de pieds fermes d'avoir 11 ans pour enfin recevoir ma fameuse lettre d'admission à Poudlard. Vous imaginerez ma déception quand je n'ai trouvé aucun hibou devant ma porte le jour là.

Tout ça c'était la belle époque. Car ensuite, j'aspirais forcément à des choses plus réelles. D'abord, j'ai voulu être maitresse d'école pour travailler avec les petits en maternelle, avant de me tourner plus tard vers l'idée de devenir météorologiste, suivi d'architecte, et enfin professeur de français à l'étranger. Une fois mon baccalauréat en poche, mon plan était donc de prendre mes cliques et mes claques, destination les Etats-Unis avec la meilleure des meilleures amies ! Mais nos mères nous faisant une crise de panique à l'idée d'avoir l'océan Atlantique entre nous, nous avons dû réduire notre champ de vision et c'est comme ça que je me suis retrouvée à réserver mon billet d'Eurostar pour l'Angleterre.

Bonjour l'aventure, j'allais enfin pouvoir réaliser mes rêves, qui continuaient d'évoluer de leur côté.Car qui dit Angleterre, dit aussi culture British et donc musique. Je ne saurais dire à combien de concerts j'ai pu assister en l'espace d'une année, mais ce fut un nombre ridiculement élevé. Me vint alors l'idée de travailler dans l'industrie de la musique, car cela allait me permettre de conjuguer passion et profession. Le rêve absolu quoi !

Mais la réalité se fait toujours un plaisir de venir te foutre une bonne grosse claque dans la face pour te rappeler ta place. Pas de diplôme ou de formation, outre un Bac S, un anglais pas mauvais mais toujours basique, et 18 ans à peine passé, que pouvais-je bien espérer en tentant une carrière dans la musique. Force étant de constater que je n'étais pas en position d'obtenir quelconque poste, je suis ainsi rentrée en France à contrecoeur, mais bien décidée à étudier pour obtenir une licence à la fac. Ce que j'ai fait, et trois ans plus tard me voici armée d'une licence en communication et journalisme.

Entre temps, mes rêves n'avaient cette fois-ci pas changé, j'étais toujours aussi obstinée à vivre en Angleterre et travailler dans la musique. J'obtiens donc un travail temporaire dans une école en Angleterre pour m'y installer et avoir une base depuis laquelle je pourrais ensuite chercher des pistes pour enfin mettre un pied dans cette industrie ô combien compétitive. Une fois encore, la réalité revient à la charge et te claque une seconde fois et bien plus fort. Tu réalises à quel point il est difficile d'obtenir et commencer quelconque carrière et ce, peu importe le secteur dans lequel tu recherches. Tu t'accroches donc à ton petit boulot temporaire, réussis éventuellement à le prolonger car tu galères bien à te lancer ailleurs.

Et grosse ironie du sort, voilà que tes rêves n'en font qu'à leur tête et commencent à changer une nouvelle fois. Tu rencontres un gentil garçon, qui te donne tout à coup l'impression d'être sur un petit nuage. Le temps continue de passer et tu te rends soudainement compte que tu en es tombée amoureuse et que la plupart de tes rêves tournent désormais autour de lui. Tu ne rêves plus de concerts chauds bouillants, ni d'une vie rock'n'roll, remplie de tournées et de grosses folies... A la place, tu t'imagines un futur avec lui, un mariage, des enfants, une jolie maison en France près de ta famille, de superbes vacances... Une vie toute simple avec un boulot qui rentre assez d'argent pour un style de vie confortable.

Rien de compliqué, et pourtant la vie continue de t'apporter un tas d'embuches. Tu recherches désespérément un travail, mais il semble que ton profil ne convienne nul part. Cerise sur le gâteau, le Jules se tourne vers toi et t'annonce qu'il ne veut pas de cette vie avant plusieurs années et qu'il n'est pas certain de vouloir vivre en France du tout. Tu te retrouves ainsi avec beaucoup trop de temps libre, utilisé pour écrire des lettres de motivation, pour bloguer, et réfléchir un peu trop sur ton sort. Ce qui n'est pas nécessairement une bonne chose car tu te bases beaucoup sur des « Et si... ». Or, avec des si on referait le monde, n'est-ce pas ? Et si par amour pour lui, je persistais et prenais mon mal en patience pendant quelques années? Et si jamais après avoir attendu autant de temps, il m'annonce qu'il ne souhaite toujours pas de cette vie? Et si je laissais tout tomber directement et retournais en France pour m'éviter plus de douleur? 

Me voilà donc aujourd'hui, des rêves plein la tête et incapable de dire si ceux-ci seront ceux que j'arriverai à réaliser ou seront remplacés une fois encore par d'autres. Encore que je n'ai pas totalement abandonné l'espoir d'être admise à Poudlard un jour...


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ENGLISH
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When you're young, you have many dreams. And I'm not talking about the kind in which you find yourself in your sleep with Ryan Gosling and David Beckham in a hot tub. No, I'm talking about the kind that are your ultimate goals, your biggest sources of motivation in life. My dreams have been numerous and they evolved as I was growing older.

At nursery school, my only ambition was to get married with my dad. Then in primary school, it was to become a police office to “do bad guys in”. Later, no one could take away from me the idea that I was going to become a Pokemon trainer, until I entered secondary school after what I was desperately waiting to turn 11 and finally receive my letter from Hogwarts. You can imagine how disappointed I was when I didn't find any owls at my door on my birthday.

This was a nice time because afterwards, I aspired to more realistic things. First, I wanted to become a nursery teacher to work with the little ones, before I had the weird idea of becoming a meteorologist, followed by architect, and finally by teaching french abroad. As soon as I had passed my French baccalauréat, my plan was therefore to pack up and go to the USA with my best friend! But our mums having a panic attack at the idea of having the Atlantic ocean between us, we had to reduce that distance and that's how I found myself booking my first Eurostar ticket for the UK.

Hello adventure, I finally could make my dreams come true which, in the meantime, kept on evolving. Because by saying England, you're also saying British culture, therefore its music. I wouldn't be able to say how many gigs I attended in one year, but it definitely was a number ridiculously high. That's when I got the idea to work in the music industry, because it would allow me to conjugate both passion and profession. Surely this was the absolute dream!

But reality loves to come and slap you right in the face to remind you where your place is. No diploma or training, apart from my Baccalaureat, a not too-bad English but still pretty basic, and freshly 18 years old, what could I possibly hope in trying to have a career in the music. I had to be honest with myself and accept the fact that I wouldn't be able to get any job like that. So I went back to France very reluctantly, but I was also determined to study and get a degree at university. Which I did, and three years down the line, I successfully earned my bachelor degree in communications and journalism.

In the meantime, my dreams hadn't changed this time. I was still resolute to live in England and work in the music industry. I found a job in an English school so I could settle there and have a place from where I could look for a way to get into this how-competitive industry. But once more, reality comes back and slaps you again, but stronger this time. You realise how hard it is to start any career, no matter what sector you're looking to work into. So you hold on to your temporary job, and eventually manage to renew your contract because you really struggle to go anywhere else.

It is then a massive irony of fate that your dreams start to change again. You meet a nice boy, who makes you feel like the happiest person on the planet. Time flies and you suddenly realise that you fell in love with him and most of your dreams now include him, and him only. You don't dream of really hot gigs anymore, neither of a rock'n'roll life, nor going on tours and do crazy things. Instead, you imagine your future with him, maybe a wedding, children, a lovely home in France close to family, superb holidays... A very simple life with a job that brings enough money in to have a comfortable life style.

Nothing complicated but still, life is full of pitfalls. You're desperately looking for a job but it seems that your profile doesn't work for anyone. Icing on the cake, the boyfriend turns towards you and tells you that he doesn't want this life before a very long time and he's not even sure that he will ever want to follow you in France at all. So you find yourself with way too much time for yourself, used to write cover letters, blog online, and think a bit too much about your life. Which is not necessarily a good thing because you start most of your thought with “what if...”. Now, if wishes were horses, beggars would ride... What if, out of love, I just grin and bear it for a few years to see what happens? What if, after all time, he realises he still doesn't want to live this life with me? What if I give everything up now and just go back to France and save myself more pain?

Here I am today, with plenty of dreams and unable to say if those are the ones that will finally come true, or will be replaced by some new ones again. Having said that, I have to admit that I never really stopped hoping I will be studying at Hogwarts one day...

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